Sur les traces de ceux qui nous ont précédés à Mouzillon
Parmi les plus anciennes constructions, les moulins témoignent d'un long passé, combinant la technique, l'utilisation de l'énergie et l'activité humaine performante.
1- les moulins à eau
Boischaudeau
Boischaudeau est lié à la construction d'une retenue d'eau et d'un moulin à eau.
Les registres d'état civil du XVIIe siècle nous montrent que ce moulin était en pleine activité. Ceux qui y travaillaient étaient reconnus pour leur profession bien spécifique de "meunier", peut-être pour leur notoriété. de toutes façons ces meuniers étaient bien intégrés dans la parenté locale.
le 1er février 1669, Guillaume RIPOCHEAU est inhumé. Il est le fils de Julien RIPOCHEAU, meunier, et de Jeanne ARIAL demeurant au moulin de Boischaudeau
Le 30 juillet 1675 est baptisée Juienne RIPOCHEAU, fille de Julien RIPOCHEAU, meunier, et de Jeanne ARIAL demeurant au moulin de Boischaudeau. Le parrain Julien GRELIER est domestique à Boischaudeau. La marraine, Renée GREGOIRE, femme de Charles LOIRET demeurant à la Morandière.
Le 08 septembre 1675, est baptisée Renée CHOBLET, fille de Jean CHOBLET, meunier, et de Jeanne GUILLET demeurant au moulin de Boischaudeau. Le parrain est René CHOBLET laboureur à la Blandinairie et la la marraine Julienne BASTARD demeurant à la Batarderie.
Le 26 janvier 1679, à l'occasion d'un baptême nous apprenons que la marraine, Anne FEVRIER, est servante au moulin de Boischaudeau.
Le cadastre de 1811 et l'état de 1817 fournissent des précisions :
Les bâtiments sont : une maison (140m²), un toit à porc (16m²) et un moulin à eau (117m²).
Quelques parcelles de terre (1ha 28a), de pré (3ha 6a) et vigne (39a 80ca)sont associées au territoire du moulin.
La propriétaire de cet ensemble est Madame LANGLAIS, rentière demeurant à Vieillevigne.
La Motte
A proximité du hameau de La Motte, sur la Sanguèze a été construite une retenue d'eau et deux moulins à eau comme à Boischaudeau et comme à la Débaudière.
Les registres d'état civil du XVIIe siècle nous montrent que ce moulin était en pleine activité. Ceux qui y travaillaient étaient reconnus pour leur profession bien spécifique de "meunier", peut-être pour leur notoriété. de toutes façons ces meuniers étaient bien intégrés dans la parenté locale.
Le 26 février 1669, est inhumé Barbe TERRIEN: son père est Gilles TERRIEN demeurant au bourg de Mouzillon. Le 28 mai 1679, Jacques TERRIEN demeurant au moulin de la Motte est le parrain de Jean ORGAN né au bourg.
Le cadastre de 1811 et l'état de 1817 fournissent des précisions :
La parcelle 1131 est un moulin a eau d'une superficie de 70m². Il appartient pour moitié à François BATARD, meunier aux 4 moulins à Vallet et pour moitié à GARCIAUD, meunier au 4 moulins à Vallet
La parcelle 1132 est un moulin à eau d'une surface de 63m². Il appartient à François BOUCHEREAU, meunier à la Motte_
La parcelle 1133 est une chaussée d'une surface de 90m². Elle appartient pour moitié à François BOUCHEREAU, meunier à la Motte, pour un quart à François BATARD, meunier aux quatre moulins à Vallet et pour un quart à GARCIAUD, meunier aux quatre moulin à Vallet.
Le moulin de la Motte avait cessé de moudre à la fin de la première guerre mondiale, en 1920.
En 2013, pour redonner à la Sanguèse son cours naturel les derniers restes de ces moulins ont été détruits, occultant ainsi 8 siècles d'activités humaines sur ce site.
quelques points communs à ces moulins à eau, en 1811
Ces moulins à eau étaient utilisés pour moudre des céréales. Peut-être ont-ils été édifiés au moment où la vallée de la Sanguèze était mise en culture et où se développait l'ensemencement en céréales (blé, seigle, orge, avoine). Les noms des lieux-dits peuvent évoquer des déboisements : les Bois, Haie-Pallet, Bois-Rouaud, le Pin, Bois-Braud...)
L'activité était saisonnière en raison du débit de l'eau dans la Sanguèze. Aussi les meuniers cherchaient-ils à lier l'activité d'un moulin à eau avec l'activité d'un moulin à vent :
--> la propriétaire du moulin de Boischaudeau était aussi propriétaire du moulin à vent de l'Aiguillette
--> François BOUCHEREAU propriétaire d'un moulin de la Motte était aussi propriétaire d'un moulin à vent, dans le clos des Patisseau
--> François BATARD et GARCIAUD, propriétaires chacun pour moitié d'un moulin de la Motte étaient aussi meuniers aux "quatre moulins" à Vallet
--> Pierre FOULONNEAU, propriétaire du moulin de la Débaudirèe en Vallet était aussi propriétaire du moulin des Boiziers (parcelle 1341 - section I )au sud de la Greuzardière.
Ces meuniers constituaient une entité particulière par leurs activités et leur savoir faire. Ils n'étaient pas toujours sans lien de parenté entre eux. De plus, ils étaient bien intégrés aux autres groupes sociaux par leurs activités et par les liens de parenté avec les agriculteurs et les viticulteurs comment en témoignent les actes d'état civils.
L'emplacement de ces moulins sur la Sanguèze présente des caractéristiques communes :
Une comparaison entre les sites de Boischaudeau, de la Motte, de la Débaudière et pour une part seulement des sites du Moulins Pichon, de Grondin et de la Ducherie (ces trois derniers sur Vallet au début du XIXe siècle)
--> ces moulins sont situés au nord de la chaussé, sur la rive droite de la Sanguèze. Ces situations invite à considérer la voie de communication qui allait du Pallet à l'Anjou, en passant par les Bois, à proximité du Bois-Rouaud, de l'Augerie et du Plessix, par la Motte, par le bourg de Mouzillon, avec la Planche, la Roberdière,...les Corbeillières... au nord de la Sanguèze. Cette voie permettait des échanges économiques.
--> la roue à aube tourne autour d'un axe horizontal; des engrenages et une mécanique adaptée transmettent l'énergie aux meules pour moudre les céréales. Cette technique, connue depuis l'antiquité s'est développée sur les rivages de la Sèvres Nantaise et de la Sanguèze. Sur les bord de la Sêvres Nantaise, cette activité a même pris, par la suite,un caractère industriel.
--> la construction de chaque ouvrage est ancienne, à une époque où la culture des céréales a connu une forte croissance. Cette construction remonte-t-elle à la période qui va du XIème au XIIIème siècle ? Pour engager ces constructions, il était nécessaire de disposer de moyens financiers conséquents, des compétences spécifiques, d'une main d’œuvre abondante et coordonnée, de correspondants pour faire venir les pièces métalliques, les meules... Qui en a été le commanditaire ? il est possible que ce soit une ou des communautés religieuses capable de mener ce projet dans la durée. Il est possible que ce soit aussi de riches seigneurs locaux donnant de la valeur à leur territoire.
--> Pour comprendre l'évolution technique et culturelle que représentait ce type de construction, un rapprochement est à faire avec la construction de barrages, biefs et canalisations sur les bords de la Sèvre Nantaise, au Pallet, à Gorges, à Clisson, à Gétigné, à Boussay et encore plus en amont et aussi sur les bords de la Moine comme à Montigné-sur-Moine.
2- les moulins à vents
Le moulin de l'Aiguillette
Ce moulin n'est plus visible au XXIe siècle. En 1811, ce moulin est la propriété de Madame LANGLAIS, rentière demeurant à Vieillevigne qui possède aussi le moulin de Boischaudeau. Ce moulin avait donc une activité complémentaire de celui de Boischaudeau.
Le moulin des Boiziers
les bases de ce moulin existent encore en ce début du XXIe siècle : au bord de la route qui va de la Sablette à la Greuzardière, à l'angle de la route de Chaintre.
En 1811, ce moulin est la propriété de Pierre FOULONNEAU, meunier à la Débaudière. Ce moulin avait donc une activité complémentaire du moulin de la Débaudière.
En 1888 Adrien FOULONNEAU a fait démolir ce moulin (Voir matrice cadastrale 3P112/10-1882-1911).
Le moulin de la Motte
Ce moulin n'est plus visible au début du XXIe siècle. De la vigne a été planté sur ce terrain.
Ce moulin était un complément du moulin de la Motte situé à proximité d ela Sanguèze.
Le moulin de la Biscourie
Ce moulin de figure pas sur le cadastre de 1811. Il a été construit à la fin du XIXe siècle.
Ce moulin avait été édifié par la famille CHAUVEAU qui était en activité au moulin de Boischaudeau
Les murs édifiés en pierre de gabro n'ont pas résisté aux intempéries. Au début du XXIe siècle, il ne reste plus qu'une partie de la tour recouverte de lierre.
Les points communs de ces moulins à vent sont :
--> qu'ils sont, au XIXe siècle, utilisés pour moudre des céréales et que cette activité est en complément des moulins à eau situés sur la Sanguèze.
--> Qu'ils sont construits en maçonnerie : une tour circulaire recouverte d'un toit mobile permettant d'orienter les ailes. Les dessins représentés que les fiches cadastrales sont précis.
3- des indices de moulins beaucoup plus anciens
à proximité de l'Aiguillette et du Bois-Ménard
Au nord du village de l'Aiguillette, à l'ouest du Bois-Ménard, la section C du cadastre de 1811 présente un ensemble de parcelles dénommées "les moulins".
Ces parcelles sont numérotées 954 à 984.
Elles sont orientées est-ouest et souvent plantées en vigne.
Le site domine la Sanguèze, mais reste peu élevé, environ 30 mètres.
Cette appellation pourrait être un indice de l'existence de moulins, sur ce site, à une période particulièrement ancienne qu'il n'est pas possible de déterminer.
Le pluriel de l'appellation "les moulins" peut nous faire penser qu'à une période très anciennes, deux ou trois moulins pouvaient être actionnés par la forces de bras, ou par la traction animale.
Mais ce n'est qu'une hypothèse.
à proximité de Champoinet
Au nord-est du village de Champoinet, la section I du cadastre de 1811 présente un ensemble de parcelles dénommées "pré du moulin"
Ces parcelles sont numérotées de 363 à 383 dans l'état des section de 1817.
Elles sont situées à proximité du chemin qui descend en direction du passage de la Sanguèze, à proximité de Piltier (Vallet)
Elles présentent des structures géométriques anguleuses, de petites surfaces qui dénotent par rapport aux parcelles environnantes qui sont plus vastes.
Le site est un point élevé de la commune (environ 70 mètres)
L'ensemble de ces constatations suggèrent qu'un moulin à vent aurait pu être édifié sur ce site... à moins que ce ne soit un moulin encore plus ancien avec une meule actionnée à la force des bras ou par traction animale.